Re: La course .
Publié : 09 déc. 2020 16:02
à tous les effilochés du grand sud et autres artistes décrochés, à tous les sextant, bachou, ada, mouche, garfield, JLF, cervantes, neroform (pardon à tous ceux que je ne peux pas citer) et tous les autres encore dans l'Atlantique, voici ce très joli texte écrit par Fabrice Amedeo:
"J’ai raté le train !
Salut les amis. Le groupe de mon copain Cali Boissières (Team Arnaud Boissières) sur lequel j’étais bien revenu vient de décoller avec une dépression que je n’ai pas réussi à accrocher. Cela s’est joué à quelques dizaines de milles. Je leur ai repris 200 milles ces quelques derniers jours et ils vont m’en remettre 500. Honnêtement, hier, j’étais désespéré de cette nouvelle porte qui se fermait devant moi. Mais aujourd’hui, comment ne pas m’émerveiller de ces couleurs que m’offre l’anticyclone de Sainte-Hélène ? Il fait doux. Le bateau glisse. J’en ai pris mon parti. Le sens de ce Vendée Globe n’est pas de remplir mes ambitions de départ. Il est de finir de me construire en tant qu’homme : apprendre la patience, apprendre à gérer une profonde frustration. Alors, je ne regarde plus le classement qui me renvoie à du temps court, à de la frustration et à l’envie de tout avoir tout de suite. Je regarde la ligne d’horizon à 360° autour de moi. J’ai rangé le ciré du compétiteur pour quelques temps et me suis paré de mon habit de troubadour cosmique. À l’affût des lumières, des couleurs du ciel et de l’océan."
"J’ai raté le train !
Salut les amis. Le groupe de mon copain Cali Boissières (Team Arnaud Boissières) sur lequel j’étais bien revenu vient de décoller avec une dépression que je n’ai pas réussi à accrocher. Cela s’est joué à quelques dizaines de milles. Je leur ai repris 200 milles ces quelques derniers jours et ils vont m’en remettre 500. Honnêtement, hier, j’étais désespéré de cette nouvelle porte qui se fermait devant moi. Mais aujourd’hui, comment ne pas m’émerveiller de ces couleurs que m’offre l’anticyclone de Sainte-Hélène ? Il fait doux. Le bateau glisse. J’en ai pris mon parti. Le sens de ce Vendée Globe n’est pas de remplir mes ambitions de départ. Il est de finir de me construire en tant qu’homme : apprendre la patience, apprendre à gérer une profonde frustration. Alors, je ne regarde plus le classement qui me renvoie à du temps court, à de la frustration et à l’envie de tout avoir tout de suite. Je regarde la ligne d’horizon à 360° autour de moi. J’ai rangé le ciré du compétiteur pour quelques temps et me suis paré de mon habit de troubadour cosmique. À l’affût des lumières, des couleurs du ciel et de l’océan."